La scène était macabre. Elle flottait dans son bain, tandis que son sang se vidait encore de ses veines. Le robinet continuait de couler et l’eau déborda de la baignoire.
A ses côtés, un homme se tenait là avec un couteau de cuisine. Il ne cessait de pleurer, recroqueviller sur lui-même.
Le corps de cette femme nue flottait maintenant, les yeux mornes, le regard vitreux, les seins flétris, la peau ramollie par l’eau bouillante.
Que c’était-il passé ? Pour comprendre, il fallait remonter quelques jours plutôt.
La Dame se nommait Enora, et comme son nom original, son comportement ne dépareillait pas. Elle se promenait, l’air jovial, les cheveux en poupe. Son visage était encore beau et soyeux, ne souffrait d’aucune ride. Il s’agissait là d’une femme soignée, un peu bourgeoise, la trentaine et aux vues de son alliance, mariée.
Elle battait le pavé de la rue de la république, flânant aux grès de ses envies, vers les magasins qui lui apparaissaient comme luxueux, quand au détour d’une ruelle parallèle, elle l’aperçut. Son sourire éclatant ravagea son visage.
Il était grand, fin, le visage aussi soigné qu’elle, avec une note de désinvolture due à sa barbe de trois jours. Les cheveux bruns plaqués en arrière, il portait un jean noir, un tee-shirt de même couleur et une veste en cuire marron. Une chaine en or pendait autour de son cou et tout cet attiraille le faisait ressembler au cliché même du parfait séducteur, de l’amant de toutes ces dames.
Sa voix grave et sensuelle à la fois résonna en elle comme dans une église. Elle se sentait transportée à chaque instant où il posait ses yeux sur ses traits.
Elle sauta dans ses bras, en faisant bien attention à ce que personne ne les surprenne.
Les deux s’enlacèrent de longues minutes, avant de se rendre à son appartement.
Celui-ci était cossu, avec de nombreux meubles contemporains, des lampes d’ambiances et des bougies saveur vanille. Le décors était planté pour une folle soirée au lit. Les deux amants batifolèrent un long moment, avant de s’arrêter, le temps d’une cigarette.
« Notre relation se résume à quoi au juste ? » demanda dubitativement Enora.
« Je ne sais pas. On fait l’amour, on prend notre pied et voilà. »
« Tu ne trouves pas ça étrange ? Je suis marié et je vais voir ailleurs, sans sentiments particuliers. » reprit-elle entre deux bouffée
« Non. Tu as une vie rangée, tranquille, avec un gentil mari; moi je suis juste là pour pimenter les choses, pour te sortir de cette routine. En tout cas, je le vois comme ça. Et puis, j’y trouve aussi mon compte. » finit-il l‘air morne, sans divulguer ses affinités particulières
En effet, il se trouvait que ce séducteur s‘était laissé séduire par la belle. Mais elle, elle ne l‘aimait pas, elle voulait juste s‘amuser, se divertir et c‘est donc comme cela qu‘il se consolait.
Quelques heures plus tard, la Dame regagnait son domicile; une villa dans la périphérie. Son mari l’attendait, un verre de cognac à la main. Il était moins grand que son concurrent, plus usé pas les ans aussi, mais il semblait plus calme, plus stable et plus malin.
« Alors… Ce cours de fitness ? » demanda-t-il sur une voix désuète
Enora sourit et l’embrassa. Tout deux mangèrent dans un silence de mort, comme les vieux couples sans enfants. Leur maison était une vieille bâtisse du 19ième siècle, tout en pierre et sur deux étages. Ce qui faisait son charme était son jardin entourant une piscine somptueuse, qu’on ne voit que dans les catalogues. Il fallait dire que son mari était un jeune PDG de talent. Il dirigeait une entreprise de finances; et de ce que sa femme en avait compris, il s’agissait surtout d’investissement, d’épargne, de négociations des taux d’intérêts, tout autant de mots barbares qui la faisait rechigner à parler boulot.
Le lendemain matin, elle se réveilla paisiblement. Son mari n’était déjà plus là, alors que pour elle la journée commençait. Après une douche rapide, c’est devant l’ordinateur qu’elle se sortie de sa vie tranquille. Depuis quelques mois déjà, elle entretenait une sorte de « relation virtuelle », comme elle le décrivait elle-même. Pratiquement chaque jour, elle faisait un streep tease à un parfait inconnu; le même jour après jour. Elle aimait ce sentiment de voyeurisme, même si elle n’en avait jamais parlée à personne et que sans doute jamais elle ne le ferait.
En face, il n’y avait qu’un « simple pervers », comme elle se le racontait souvent. Un individu incapable de passer à la réalité, trop bien caché derrière son fauteuil.
Puis, elle se rendait à son travail à mi-temps; principalement du secrétariat, de la saisie de dossiers. Pas particulièrement intéressant, mais cela la mettait en relation avec les autres, la faisait sortir de chez elle.
Enfin, elle retournait voir son amant pour sa séance quotidienne de « fitness » comme elle aimait se moquer de son mari qu’elle croyait dupe.
Mais ce soir là, tout ne se passa pas comme prévu. Son amant fut le premier à se montrer entreprenant, lui déclarant sa flamme. Elle le rejeta platement et avec dédain.
De toute évidence, elle n’était pas prête à vivre une folle aventure et à laisser tomber sa vie bien tranquille. Pourtant, en rentrant son mari ne buvait pas son cognac habituel, il n’était d’ailleurs tout simplement pas rentré. La maison encore vide, la cheminée éteinte, tout donnait à cette maison le sentiment de peur qu’elle refoula immédiatement en allumant toutes les lumières.
Que faisait-il ? Elle n’en sut rien, jusqu’à ce qu’elle lise un mot écrit à la va vite sur la table.
« Je sais tout. Adieu. »
Elle crut défaillir à ces quelques mots. Son monde venait de s’écrouler. Il lui fallait à tout prix un verre. Mais en quelques minutes, c’est plusieurs verres de cognac qu’elle descendit d’une traite. Il la quittait ? Mais… Mais il ne pouvait pas. Qu’allait-elle devenir sans lui, sans sa vie quotidienne ?
Elle se fit couler un bain, pour se détendre, quand on sonna à la porte. Elle ouvrit et vit un homme avec un embonpoint, une large barbe, des lunettes, une casquette et un vieux tee-shirt blanc. Il déclina alors son identité; il s’agissait du pervers d’internet, des streep à la webcam. Immédiatement, elle claqua la porte, de peur de tout ce qu’on racontait sur ce genre de pervers. Soudainement elle prenait conscience des bêtises qu’elle avait commis. Il lui fallait se laver de tous ses pêchés et elle entra dans son bain, après avoir vérifié que les portes soient fermés à clefs.
L’alcool lui montait à la tête et commençait à divaguer. En une soirée elle semblait avoir tout perdue. Elle aimait tellement son mari, mais ne pouvait se passer de son amant, ni de son streep à la webcam. Ce triple jeu l’avait conduit à tout perdre, comme elle perdrait bientôt sa maison, son argent, ses matinées à rêvasser, ses voyages, ses bijoux, ses vêtements, ses sacs de luxes. Elle se saisit soudainement d’un couteau de cuisine, qui se trouvait là sans avoir à y être et entailla ses veines d’une même traite. A quoi bon vivre sans pouvoir profiter de tous les plaisirs qu’elle avait connue ? Autant partir maintenant, sans les regrets du passé.
C’est quelques minutes plus tard, que le pervers, pénétrait dans la salle de bain. Il était peut être le seul à vraiment l’aimer, mais elle ne l’avait su. Les autres, n’étaient que des hommes de passage; le séducteur l’aurait quitté pour une plus jeune, son mari ne serait jamais revenu, étant déjà tombé amoureux d’une femme plus entreprenante, moins volage.
Fin
J'ai besoin d'avis,
Si c'est calamiteux, n'hésitez pas.
Pour ma part, j'estime que c'est vraiment bof bof, j'ai pas réussi à retranscrire ce que je voulais. Alors je demande vos opinions^^