Martien, mon ami, mon frère,
Que sommes-nous devenus ?
Perdus dans cet univers déchus
Maintenant si loin de nos terres !
Pour combattre les Nim affreux
Et les défaire par le feu,
Me voici, raideur sanguinaire
Froid et parfait retiaire !
Tant de GT défoncés
Autant de mines pillées
Ho ! Ces fiers vaisseaux de batailles
Recyclés en simple limaille !
Ces croiseurs déchirés,
leurs équipages massacrés,
Offrande au CO, alliance adorée !
Pesant sur ma tête
comme un trop lourd couvercle,
ce poids des âmes volées,
- car une âme pèse, le savais-tu ?
ces talus des vies fauchées,
- ne vois-tu, à perte de vue ?
Les spectres m'encerclent !
Ha ! Je cours à ma perte !
Las, je pleure Mars adorée,
Ses vallée d'orge et de millet,
Nos belles et tendres fiancées ,
Leurs secrètes promesses !
Le vent porte ma détresse,
Son souffle chuchote : que cela cesse !
Ici aucune offence,
Ni triste démence,
Pas même une brusque impatience
Juste le temps de ma révérence !